Les tapis en polypropylène ont conquis de nombreux foyers grâce à leur prix abordable, leur facilité d’entretien et leur grande variété de motifs. Ce matériau synthétique est aujourd’hui largement utilisé dans la fabrication de tapis modernes, aussi bien pour les intérieurs que pour l’extérieur. Mais derrière ces avantages pratiques, des questions reviennent régulièrement : le polypropylène est-il toxique ? Peut-il nuire à la santé ? Est-il adapté aux chambres d’enfants ?
Les émissions de composés organiques volatils (COV)
L’un des principaux dangers potentiels des tapis en polypropylène, ce sont les émissions de COV (composés organiques volatils). Lors de la fabrication, certaines substances chimiques sont utilisées pour fixer les couleurs, améliorer la résistance ou accélérer le traitement du textile. Ces substances peuvent continuer à se libérer dans l’air ambiant après l’achat, un phénomène appelé « dégazage » ou off-gassing.
Parmi les COV, on trouve parfois du formaldéhyde, du styrène ou d’autres solvants qui, en concentration élevée, peuvent irriter les voies respiratoires, les yeux ou la peau, surtout chez les personnes sensibles (enfants, asthmatiques, allergiques). Les effets sont généralement temporaires, mais ils peuvent être désagréables, surtout dans une pièce peu ventilée.
Pour limiter ce risque, il est conseillé de laisser le tapis s’aérer plusieurs jours à l’extérieur ou dans une pièce bien ventilée avant utilisation, surtout s’il est neuf et que vous remarquez une odeur chimique marquée.
Inflammabilité et réaction à la chaleur
Le polypropylène est un matériau inflammable, qui peut fondre ou brûler rapidement en cas de contact avec une source de chaleur élevée : cigarette, cheminée, bougie, fer à repasser… Contrairement à la laine qui est naturellement ignifuge, le polypropylène fond dès 160 à 170°C et peut dégager des fumées toxiques si la combustion est complète.
Même si de nombreux tapis en polypropylène sont traités pour ralentir la propagation des flammes, ils restent bien plus sensibles au feu que des tapis en fibres naturelles. Il est donc déconseillé d’en placer près d’une cheminée ouverte, d’un poêle à bois ou d’un chauffage d’appoint. Dans les chambres d’enfants, la prudence est également de mise si des bougies ou des guirlandes électriques sont utilisées.
Risques environnementaux et santé à long terme
Le polypropylène est un plastique, ce qui signifie qu’il n’est pas biodégradable. Lorsqu’un tapis est jeté, il mettra des dizaines voire des centaines d’années à se décomposer. De plus, il libère potentiellement des microplastiques dans l’environnement lors de son usure ou de son lavage, ce qui soulève des questions écologiques importantes.
D’un point de vue sanitaire, aucune étude ne prouve que le polypropylène en lui-même est toxique à long terme dans des conditions normales d’utilisation. En revanche, son impact peut venir de l’accumulation de poussières, d’acariens ou de polluants sur sa surface, comme pour tout textile d’intérieur. Si le tapis est mal entretenu, il devient un nid à particules fines, surtout s’il est utilisé dans une pièce peu aérée.
Il est donc recommandé de passer l’aspirateur régulièrement, de le secouer à l’extérieur et, si possible, de le laver de temps en temps avec des produits doux. Privilégiez aussi les modèles certifiés sans substances nocives (label Oeko-Tex ou équivalent).

Décoloration au soleil : un risque esthétique souvent négligé
L’un des inconvénients méconnus du polypropylène est sa faible résistance aux rayons ultraviolets (UV). Contrairement à certaines fibres naturelles ou techniques conçues pour l’extérieur, le polypropylène a tendance à se détériorer lorsqu’il est exposé de façon prolongée à la lumière directe du soleil. Cela concerne aussi bien les tapis d’extérieur placés sur une terrasse que ceux utilisés en intérieur, notamment dans les pièces très lumineuses comme un salon avec baie vitrée ou une véranda.
La décoloration se manifeste par une perte progressive de l’intensité des couleurs, parfois uniforme, mais souvent irrégulière. Cela peut donner un effet « vieilli » peu esthétique, avec des zones pâlies ou jaunies. Les teintes vives comme le rouge, le bleu ou le vert sont les plus sensibles, tandis que les coloris neutres (beige, gris) sont un peu moins exposés, bien qu’ils puissent aussi ternir.
Outre l’impact visuel, cette dégradation par les UV affecte aussi la durée de vie du tapis. Les fibres peuvent devenir plus cassantes, moins résistantes à l’usure, et perdre de leur élasticité. Avec le temps, cela augmente le risque d’effilochage ou de détérioration accélérée, surtout sur les bords.
Sensibilité à l’électricité statique : un inconfort au quotidien
Le polypropylène, comme beaucoup de matières plastiques, est un isolant électrique. Cela signifie qu’il peut accumuler des charges électrostatiques lorsqu’il est frotté ou piétiné, notamment dans des environnements secs ou en hiver, quand le taux d’humidité de l’air est faible. Le résultat est souvent désagréable : petites décharges électriques en touchant une poignée métallique, cheveux qui se dressent, vêtements qui collent à la peau, ou gêne pour les animaux de compagnie.
Cet effet statique est encore plus marqué si le tapis est posé sur un sol synthétique, comme du stratifié ou du vinyle. Dans une pièce peu humidifiée ou mal ventilée, le frottement répété des chaussures, chaussettes ou meubles mobiles (chaises à roulettes, tables basses) accentue le phénomène. Même si cela n’est pas dangereux, cela peut être gênant au quotidien, surtout dans les chambres, bureaux ou salons très fréquentés.
De plus, l’électricité statique peut endommager certains composants électroniques sensibles, comme les circuits imprimés, en cas de contact prolongé. Cela peut poser problème si le tapis est placé sous un bureau d’ordinateur ou à proximité d’équipements high-tech.